vendredi 16 septembre 2011

De la Ria de Muros à Leixoes

Hasta luego Espana, Bom Dia Portugal !

Apres plusieurs jours au mouillage devant Muros, un anglais en annexe vient taper à la coque de Callisto. 
« Vous avez entendu qu’il y a un coup de vent qui arrive ? » La météo annonce effectivement un coup de vent, mais rien d’alarmant et notre mouillage semble assez abrité a notre gout… « Ah bon, j’ai vu des prévisions un peu plus fortes… enfin faites comme vous voulez mais je voulais juste vous dire que le port est gratuit, donc si vous voulez vous abriter ne vous gênez pas il y a plein de places libres ! ». Sympa cet anglais ! Et il a fait comme ca le tour de tous les bateaux au mouillage dans la baie…

Petit à petit nous voyons nos quelques voisins relever leurs ancres et rentrer dans le port.


 Le soleil a laissé place à de la grisaille et nous commençons à tourner en rond dans Callisto, alors lorsque le vent commence doucement à monter nous décidons de suivre le troupeau.  Incroyable mais vrai, derrière les bateaux de pêche se cache une marina flambant neuve, et quasiment vide… Une partie des pontons n’est en fait pas reliée à la terre, et nous apprenons vite que les bornes d’électricité toute neuves ne sont pas alimentées, ni les robinets d’eau. En fait le port a été construit dans l’espoir de vendre les places pour 30 ans à des usagers à l’année (comme cela a beaucoup été fait dans les ports français de méditerranée). Mais les clients ne sont jamais arrivés et le développement a du être arrêté. Il n’y a donc pas de bureau, pas de contrôle, et les plaisanciers sont libres de profiter de l’abri, et de l’accès facilité à la ville (certainement dans l’espoir qu’ils viennent y dépenser quelques euros, mais l’endroit est plein de charme et les locaux très accueillants, nous nous prêtons donc au jeu avec plaisir).

Autour de nous les bateaux arborent tous les mêmes équipements que Callisto : régulateurs d’allure, panneaux solaires et éoliennes. Les hommes portent  la barbe et tout le monde a la peau bronzée. On aperçoit un chien à bord d’une annexe, le linge sèche sur les filières : nous sommes loin des bateaux de régate du Solent et des « Yachties » de Cowes,  pas de doute nous ne sommes pas les seuls partis en voyage !

Nous nous sentons chanceux de savoir parler anglais et pouvons échanger quelques mots avec des Suédois (beaucoup de Suédois !), des anglais et plusieurs bateau français. De tout âge, en solo, en couple ou entre amis, certains partent pour la Méditerranée, d’autres cherchent en Espagne le port ou ils passeront leur retraite à bord, et beaucoup filent vers le sud, comme nous. A chacun son bateau, à chacun son style et son rythme, nous recroiserons certainement la plupart d’entre eux à Cascais, aux canaries, au Cap Vert ou de l’autre cote de l’Atlantique. Nous échangeons quelques infos sur la météo, les escales à ne pas manquer ou à éviter. Pas encore l’heure des apéros partagés mais c’est sur on n’y manquera pas si on se recroise au prochain mouillage !

C’est également à Muros que nous devons faire face à la première épreuve de notre aventure : la perte de l’un des deux cubis de rouge offert par le papa de Katia… La pluie des derniers jours a inondé l’endroit ou il était stocké, le carton s’est désintégré, la bâche à vin s’est percée…  Pour compenser cette lourde perte nous décidons d’adopter un gros jambon espagnol qui trône désormais fièrement à bord !


Nous quittons Muros le lundi 12 Septembre, sous les au revoir chaleureux de tous les bateaux avoisinants, nous souhaitant bon vent et a bientôt… que demander de plus !

La brume est à nouveau tombée sur la Ria lorsque nous nous en extirpons au moteur en tout début de soirée. Le vent est faible, et le restera jusqu’au petit matin… Nous le savions mais voulions partir avant la bascule de vent pour arriver à Leixios, quelques 110 miles plus au sud, avant que le vent de Nord ne soit trop fortement établis.




Au petit matin, la bascule de vent arrive enfin, ca tourne nord et nous commençons à sourire en sentant le bateau qui accélère. Du vent portant qui monte progressivement jusqu’ à 20 puis 25 noeuds, une houle de derrière qui  grossit jusqu’à 4 mètres lorsque nous sommes le plus au large, le soleil chauffe… comme un petit aperçu des alizés à venir, enfin !!!
La cote portugaise est truffée de casiers de pêche. Repérables par de petites bouées qui flottent, souvent surmontées d’un drapeau, il faut les éviter pour ne pas se prendre dans les lignes ou pire dans les filets qu’ils peuvent signaler. C’est un véritable champ de mine, impossible d’utiliser le régulateur d’allure dans ces conditions, il nous faut barrer et éviter environ un casier toutes les 5 minutes. De nuit ce serait mission impossible, un point à prendre en compte dans la préparation des navigations suivantes… 









L’arrivée à Leixoes fut impressionnante, les pétroliers et les bateaux de pêche se succèdent dans l’entrée du port, il a fallu attendre le moment opportun pour se faufiler le long de la digue.  Même abrités à l’intérieur on reçoit suffisamment d’embruns pour deviner la puissance des vagues qui se fracassent de l’autre cote de la digue. Un peu plus tard, nous irons confirmer a pied : des colonnes d’eau de 10 mètres jaillissent de la digue, content d’être amarrés au port…

La marina est coincée entre un port de commerce et une raffinerie de pétrole... Pas l’escale idéale me direz-vous, mais cet emplacement permet de visiter la ville de Porto toute proche, et de s’avitailler en tout un tas de choses dont nous manquions à Murros : de l’eau au ponton pour remplir les réservoirs, une boutique qui vend du gaz en ville, une station essence atteignable à pied pour remplir nos bidons, et quasiment une connexion internet (il faut aller s’installer devant le bureau du port avec son ordinateur pour se connecter sur skype ou lire ses mails). Nous sortons de nos esprits la saleté de l’eau du port et les tours de la raffinerie au loin, et profitons de ce que la ville a à offrir.





 Une grande plage borde toute la ville. Au Nord une lignée d’immeubles luxueux avec baies vitrées donnant sur la mer, petits cafés branchés et magasins de chaussures ou de déco.






Au sud la vielle ville et ses ruelles, ses boutiques de quartier. Les maisons en ruine y côtoient des maisons fraichement restaurées, on sent qu’un peu d’argent doit y rentrer par le Nord petit à petit.

Nous choisissons une de ces ruelles pour nous offrir notre premier véritable resto du voyage. Nous sommes installés sur une terrasse surélevée et couverte, qui semble typique ici. Le barbecue de l’autre cote de la rue a beaux être prêt à accueillir les traditionnelles sardines (ca fait plaisir d’assister en vrai à ce rituel portugais, exactement comme nous l’avait décrit notre ami Chico!), nous décidons malgré tout de craquer pour un bon steak de bœuf ! Ce que nous pensions être un petit resto de quartier s’avère être un excellent restaurant: en plus d’être accueillis et servis comme des rois par un serveur trilingue, c’est un véritable régale ! Une des meilleures viandes que nous n’ayons jamais mangée l'un comme l'autre !





Nous attendons désormais nos invités, pour partir à le découverte de Porto ce week-end !




3 commentaires:

  1. Bonne visite alors!
    J'aime beaucoup l'humour de l'ordinateur juste au pied de la cabine téléphonique...
    Bon vent!

    RépondreSupprimer
  2. Ravis de voir que la descente de la côte portugaise se passe bien. Vous avez l'air en pleine forme. Profitez bien du Portugal. On vous embrasse bien fort. Maud&Seb

    RépondreSupprimer
  3. Nous avons été retrouver Katia et Ben (pour vérifier la véracité de ce blog) et on confirme : c'est un véritable talent de conteur qui nous permet de sentir dans ces lignes exactement ce que nous avons trouvé sur place, tant pour le lieu, que pour la vie à bord...
    Toujours un plaisir de vous lire!
    Le récit de ce merveilleux week-end dans la prochaine publication alors?
    Clem et Nico

    RépondreSupprimer