dimanche 3 mars 2013

Dominica quand tu nous tiens


C’est la fin d’un mois que nous n’avons pas vu filer, une escale en Dominique qui s’est prolongée tout naturellement, au point que nous avons presque eu du mal à nous résoudre à quitter cette île. Il y a des escales dont on se souviendra, Dominica en fait partie ! Alors accrochez-vous, on a plein de choses à raconter...

A vrai dire en arrivant à Portsmouth (au Nord de l’ile) depuis Roseau (au Sud de l’ile), on ne s’y est tout d’abord pas senti très bien. On y a retrouvé l’atmosphère bien connue des baies qui se sont métamorphosées de manière à accueillir les voyageurs à voile. Une chaloupe nous accueille à plusieurs milles de l’arrivée pour nous proposer une bouée, dans l’heure qui suit une succession de boat boys nous a proposé 5 ballades avec guide sur l’Indien river ou ailleurs, de déposer nos poubelles à terre, quelques fruits frais, un service de lessive livrée au bateau, de quoi fumer, il parait que les hommes seuls se voient même proposer de la compagnie féminine… Dommage, nous n’avons besoin de rien de tout ca. Nos refus sont pris sans broncher et on nous laisse rapidement tranquille, mais ces échanges rapides sont les seuls contacts que nous ayons avec les gens du coin. Des hommes qui se lèvent avec le soleil et sillonnent la baie sans relâche tous les jours pour tenter de gagner leur croute, des hommes qui n’ont pas la tète à discuter avec les voyageurs de passage «juste comme ca, pour ne rien dire»… C’est un peu frustrant, on aimerait passer au delà de ces premiers contacts si peu naturels, on commence à se demander si c’est possible d’aller à la rencontre des gens ou si notre mode de voyage nous condamne à nous heurter à cette barrière. Nous commençons à comprendre plus concrètement pourquoi tant de voyageurs au long cours évitent de passer du temps dans ce coin du monde. Les Antilles croulent sous les voiliers de plaisance pour la plupart en quête de plaisir rapides le temps d’une location de deux semaines, un jour par mouillage et on enchaine. Ce besoin de services et de consommation a déformé les rapports humains, la rencontre entre voyageur de passage et gens du coin se réduit à une relation skippeur-boat boy, du business…

Bref, on ne vous refait pas le topo pour la cinquantième fois, à force de lire ce blog vous devez commencer à connaitre nos états d’âmes par cœur… Si nous avions attendu d’avoir assez de ressources pour acheter un bateau capable de nous amener dans un coin désert du Pacifique on serait encore plantés à Cowes à l’heure qu’il est, à la place nous avons choisi de larguer les amarres avec les moyens du bords, et nous nous retrouvons à sillonner les Antilles comme tous ceux qui ont fait le même calcul que nous… mais malgré ca nous sommes bien décidé à y vivre de belles choses !

Nous avons pris un peu plus de recul sur notre projet durant les mois passés en Europe cet été, et commençons enfin à comprendre que la clef est de prendre le temps, faire moins d’escales mais des escales plus longues… et à Portsmouth, nous avons finalement su laisser le temps aux choses d’arriver…



Au bout de quelques jours nous rencontrons Din qui rentre d’une chasse sous marine, il prépare ses poissons tout en nous décrivant ses gestes. Attention aux écailles empoisonnées de ce poisson a grosse bouche ; en créole on l’appel « vint quat’weur » parce qu’il vous déclenche une infection carabinée qui dure « vingt quatre heures ». Le contact avec lui est super sympa ; il prône un art de vivre en harmonie avec la nature, n’aime pas prévoir le déroulement de ses journées, préfère laisser les choses se faire quand elles doivent se faire. Il porte de longues dread locks et une barbichette entortillée sous le menton, un sourire franc et plein de gentillesse, Din est un rasta. Nous partageons des moments sympa avec lui à chaque fois que nous passons devant sa maison, et puis quelques jours plus tard il propose de nous emmener « on a journey » dans les collines tout la haut, dans les jardins de la Dominique. Cool ! 

Nous sortons de Portsmouth, empruntons la route des Cabrits vers le Nord, Din connait tout le monde, nous nous arrêtons tous les cinq minutes pour tchatcher sur le bord de la route. Il connait aussi chaque plante, chaque broussaille, et leurs vertus médicinales. Les cinq sens à l’affut, nous tentons de mémoriser le flux d’information qui se déverse sur nous. Et puis la route commence à monter et devient rapidement sérieusement abrupte. Din lance « and now, we will start challenging the hills », défier les collinesOk, pas de problème, on aime bien les défis ! Mais Din marche vite, vraiment tres vite, au bout de dix minutes de montée on abandonne l’idée de suivre son rythme et ralentissons franchement, au bout de vingt minutes je ne l’aperçois plus que dans les grands virages, au bout d’une demie heure nous l’avons tout simplement perdu de vue. Un pied devant l’autre, courage, il est midi, il fait trente dégrée, nous sommes en plein soleil, mon rythme cardiaque s’emballe mais je marche déjà aussi lentement que je peux, nous n’avons aucune idée de combien de temps il va nous falloir grimper comme ca, ni de si nous allons retrouver Din en haut… Benoit se cale sur mon rythme pour ne pas me laisser tomber mais je sens bien qu’il n’en mène pas large non plus (note du correcteur : « Comment ça tu sentais que j’en menais pas large non plus, je t’attendais c’est tout ! »). Je commence sérieusement à me demander si je ne vais pas m’assoir sur le bord de la route et attendre qu’ils redescendent, voir même me mettre en petite boule et espérer que mon corps roule de lui-même jusqu’en bas de la pente… Et puis enfin ça y est, on aperçoit Din tout en haut, il nous indique un raccourcis pour les dernières centaines de mètres, il affiche un grand sourire, visiblement en pleine forme ! Bon il nous rassure, c’est normal qu’on soit au bord de l’écroulement, on s’en est même pas trop mal sorti, lui il la monte depuis toujours cette colline, et il aime bien se lancer le défi de la monter le plus vite possible, apparemment tout est dans la tète…

Nous avançons le long d’une rivière, c’est le coin ou la grand mère de Din l’envoyait chercher des plantes, des fruits, des épices quand il était gamin. Ici pas de chemin balisé, nos pieds s’enfoncent sans prévenir dans des trous camoufles sous la végétation, nous sommes pieds nus pour éviter de glisser avec nos chaussures recouvertes de boue. Din repère en un coup d’œil l’arbre intéressant: celui dont l’écorce possède certaines vertues, celui dont la courbure ferait une belle table, celui qui porte des baies ou des fruits en été ; il nous explique qu’il est primordial de couper les arbres au bon moment du cycle de la lune pour éviter qu’ils ne se fassent attaquer par les verres et pour que le bois soit de bonne qualité… Et puis il annonce de manière complètement détendue qu’avant qu’on ne construise la route que nous avons emprunte pour monter, ce coin la était infeste de serpent, des gros boas. Ah ouai super dis donc ! Et ça fait longtemps que ça a change ? Quelques années à peine ? Ah bon ! Mouai, nous continuons à progresser dans la foret sans voir ou nous mettons les pieds, pas hyper à l’aise la Katia… En Dominique il n’y aurait aucun animal ou insecte venimeux, par contre les boa peuvent être gros comme ma cuisse et long d’une dizaine de mètres… Il parait qu’ils n’attaquent que si on les attaque, et pas si on leur marche dessus sans s’en rendre compte, bonne nouvelle !

Nous arrivons sur les terres de Din, il les a héritées de sa famille, son frère préfère vivre à la ville et les terres n’ont pas été exploitées depuis des années. D’ici peu il viendra y installer toute sa famille, il y fera pousser des fruits et des légumes, juste assez pour la consommation de sa famille et de quoi échanger à droite à gauche contre les rares choses qu’il ne produira pas lui même. Lui et sa compagne ont déjà trace les contours de ce que deviendra ce petit coin de paradis. Ca fera une bonne demi-heure de marche dans les collines pour attraper le bus scolaire tous les matins, mais comme il dit la marche à pied c’est bon pour les enfants !

La nuit est tombée depuis un bon moment lorsque nous arrivons au bout de cette ballade fascinante. Nous avons marche 8 heures, avec une vingtaine de kilo de fruits dans les sacs à dos, ramasses ici et la sur le chemin du retour. Je suis devenue assez bonne en réception de pamplemousse lancés par Din ou Benoit perchés en haut de l’arbre… Tout le long de la ballade nous nous sommes régalés de fruits gorgés de jus sucre, orange, pamplemousse, oranges amères, mangues, citrons… Din nous avait prévenus, pas besoin de pique nique, on trouvera tout ce qu’il faut en route !



De retour sur Callisto on se masse les mollets qui ont sérieusement chauffes, et on tombe de sommeil en se demandant comment on pourrait lui rendre la pareil pour cette journée géniale… C’est chose faite le lendemain, Din demande à Benoit si il s’y connait en mécanique. « Je ne suis pas un mécano mais je me débrouille, je vais jeter un œil ». Quelqu’un du quartier a donne un vieux hors bord de quinze chevaux à Din, il n’a pas démarré depuis au moins 7 ans, autant dire que les chances qu’il redémarre un jour sont assez minces… Mais parfois on ne sait pas pourquoi, tout se passe bien, et au bout de deux demi journées de boulot Benoit arrive à faire redémarrer la bête ! Din est super content, ca lui donne une motivation toute nouvelle pour enfin construire le petit bateau qui l’emmènera pécher, avec le quinze chevaux au fesses. Il a récupéré le fond d’une vielle annexe semi rigide dont le boudin avait fait son temps. Il pense lui faire construire un franc bord en fibres de verre, mais le boat builder local ne se presse pas pour commencer le boulot et le projet reste sans suite… Ca discute, Benoit suggère une méthode inspirée de celle qu’il a utilisée pour construire la Yole de mon papa cet été. Din est attentif, il est curieux et surtout ravi d’avoir l’occasion d’apprendre de quelqu’un qui s’y connait, on sent qu’il enregistre la moindre information. Au fil des jours la coque en plastique sors de plus en plus souvent de sous sa bâche, et finalement Benoit propose de construire le bateau.

C’est le début d’une belle histoire. Pendant deux semaines, nous passons toutes nos journées chez Din et Marva. Benoit construit le bateau. Din va cueillir des fruits à pain, des pamplemousse, des noix de coco, des papayes et concocte un nombre hallucinant de recettes différentes à base de tout ce qu’il trouve sur les arbres. Le tout cuit sur un feu de bois qu’il faut alimenter, alors la tronçonneuse est souvent de sortie pour aller couper du bois, et Din revient charge comme une mule. Je passe le plus clair de mon temps à discuter avec Marva, à jouer avec les enfants, à donner des coups de main sur le « chantier naval », pour la cueillette ou en cuisine.

Petits pains au feu de bois


Un des innombrables festins qui nous auront été servis

Un matin je suis restée au bateau pour préparer de la pate à pain quand un boat boy s’approche et me dit qu’un certain Simon m’appel depuis un autre bateau. Intriguée je monte dans l’annexe, et m’approche du bateau depuis lequel on me fait signe, un bien beau bateau d’ailleurs, un grand classique en super état, qui à y regarder de plus près me dit quelque chose… Le Blue Peter ! Le bateau sur lequel ma tante Sabine a traverse l’Atlantique cet hiver ! Simon, équipier du Blue Peter pendant la transat, a quitte le bateau depuis plus d’un mois et il est à bord complètement par hasard après avoir croise le bateau à Roseau. Double coïncidence rigolote, parfois les choses sont faites pour se passer ! Simon découvre le mini chantier en cours chez Din et Marva et propose de rester nous aider, il est menuisier et sa contribution au chantier sera très appréciée ! Il pose son sac à bord de Callisto, et passe une dizaine de jours avec nous !

Benoit et Simon au travail...



Trevor, un cousin de Din absolument adorable (ou peut être un cousin de Marva, on perd un peu le fil dans les arbres généalogiques à multiples ramifications qui caractérisent les familles Dominicaines),  nous fait visiter l’Université de médecine ou il travaille. Un vrai campus à l’américaine : à perte de vue des bâtiments suréquipés, des amphis derniers cris ou tout est informatise, une banque, plusieurs superettes, un bureau des douanes dédié à la réception des colis des étudiants, terrain de tennis et piscine… En cas de catastrophe l’Université serait autonome en eau et en électricité, une vraie petite ville en bordure de la ville, le contraste avec Portsmouth et ses maisonnettes faites de tôles et de bois est assez saisissant. Trevor nous indique que les étudiants viennent d’un tas de pays différents, une grande diversité culturelle !
Nous sommes tout d’abord assez impressionnés ! Je demande combien d’étudiants viennent de Dominique. « Cette année je crois qu’il y en a seulement trois ». Ah bon, et les étudiants qui sortent diplômés restent travailler dans les hôpitaux de Dominique au moins ? « Non non, les salaires sont beaucoup trop bas pour eux ici, dans les hôpitaux dominicains la plupart des médecins viennent de Cuba en fait » Ah bon, nous commençons à cerner un peu mieux le lieu… Le tout appartient à un business man américain, les frais d’inscription sont dignes des grandes écoles françaises  Les équipements médicaux sont plus à la pointe dans ces labos que dans les deux hôpitaux du pays, mais bien sur personne n’est autorise à venir se faire soigner ici… Nous apprendrons plus tard que le premier ministre est propriétaire d’une grande partie des terrains avoisinants, ou ont pousse des centaines de petits immeuble de logement loues aux étudiants. Un marché extrêmement juteux qui expliquerait pourquoi le gouvernement Dominicain accueille à bras ouvert cette Université qui ne semble pourtant aucunement bénéficier à sa population. Malgré cela, pas question de débloquer des fonds pour financer l’inscription d’élèves dominicain… Voila qui en dit non sur les intentions du gouvernement en place.  Avant la création de cette petite ville en marge de la ville, cet espace servait de jardin potager public, tous les habitants de Portsmouth pouvaient venir y cultiver ce dont ils avaient besoin pour se nourrir. Mais ca c’était avant. Désormais ces terres fertiles ont disparues sous le béton, et les habitants de Portsmouth doivent aller acheter leur nourriture dans des supermarchés. Désormais pour pouvoir se payer de quoi manger ils doivent travailler comme caissier pour ces même supermarchés qui leur vende ce qu’ils faisaient pousser eux même hier, il parait qu’on appel ca le progrès… Mais qu’on se rassure, un grand hôtel est en train de sortir de terre devant le mouillage de Portsmouth, ca va dynamiser l’économie locale, permettre aux habitants de venir travailler pour gagner de quoi manger tout en engraissant des investisseurs étrangers… Et devinez qui est propriétaire d’une grosse partie de l’hôtel, monsieur le premier ministre lui-même bien sur !

Din et Marva eux aussi ont vécu ce progrès, ils ont émigré dans d’autres iles des Antilles ou l’on trouve du travail et ont bosse dur pour gagner leur croute, s’acheter une voiture, des fringues cool. Et puis ils ont fait le choix de retrouver leur terre natale, et de se défaire de leur dépendance à l’argent. Redevenir indépendant, se défaire de ce qu’ils voient comme une forme d’esclavage moderne. La Dominique est un des rares pays que nous connaissons ou la nourriture abonde encore dans la nature, et ou l’eau potable coule sans fin de centaines de sources. Un pays ou il semble encore possible de vivre simplement, un pays où on peut vivre sans dépendre de personne d’autre. Mais cette liberté totale ne se préserve pas sans efforts. Au contact de cette famille nous prenons pleinement conscience de l’énergie qu’il faut déployer quotidiennement pour être en mesure de subvenir à tous ses besoins. Plusieurs personnes nous confirment que de moins en moins de dominicain ont la force de vivre comme les générations précédentes. L’exode rurale est en marche depuis longtemps déjà ici, les terres sont délaissées, les fruits poussent moins abondement. A certains endroits les arbres fruitiers sont étouffés par les mauvaises herbes faute d’être entretenus, à d’autre la terre s’intoxique à coup de pesticides envoyés par les Anglais pour accélérer le nettoyage des terrains avant la plantation. Des produits extrêmement toxiques qui sont interdits en Europe mais que la Patrie Mère (La Dominique fait partie du Common Wealth de la couronne Anglaise) s’autoriserait apparemment à employer ici, loin des yeux de ses consommateurs avides de bananes en quantités industrielles.

Les derniers jours passent à vitesse grand V. Benoit et Simon s’activent pour terminer leur ouvrage et le bateau a de plus en plus de gueule chaque jour. Toute la ville semble s’être donné le mot que Din se fait construire un bateau et les curieux défilent toute la journée. Les matériaux disponibles ici et les techniques utilisées par les boat builder locaux ne permettent pas un boulot aussi net, on voit toutes les têtes se hocher d’un air admiratif : « This is a proper job you are doing, nice work ».
Toute la famille s’active pour être sur que le jour J nous partirons les bras charges d’un maximum de choses. J’aide Marva à récolter un sac entier de noix de coco, qu’on ouvre à la machette, qu’on râpe, dont on extrait le lait en pressant la chair dans de l’eau, qu’on fait bouillir pendant des heures pour finalement obtenir de l’huile. Din revient d’une de ses missions bois avec deux magnifiques branches qui vont bientôt devenir des « rod », des bâtons de marche traditionnels qu’il va décorer pour nous en les marquant avec du fer chauffé dans le feu. Petits et grands creusent les calebasses pour en tirer un jeu de verres et de plats qui viendrons remplacer la vaisselle en plastique de Callisto. Marva s’attaque à mes cheveux pour la deuxième fois, elle a failli ouvrir un salon de coiffure il y a quelques années, et je comprends pourquoi : elle natte mes cheveux en un clin d’œil, me faisant même la surprise d’y inscrire les initiales K.B. sur le cote gauche, la grande classe…

Attention aux coups de soleil...


Calabasses décorées par Din et Benoit

De retour de la ceuillette

La râpe a noix de coco super grand format, 
il faut bien ça quand on voit le nombre de noix de coco 
qui passent entre les mains de Marva chaque jour...

Nous repartons avec un grand pot de "Seasoning" façon Din, 
de quoi agrémenter tous nos petits plats en un clin d'oeil...


La veille du départ, la journée n’est pas assez longue pour tout ce que nous voulons en faire, la nuit est déjà tombée quand nous partons pour la dernière fois « on a journey » dans les collines. Simon est épuisé et ne sera pas de la partie. Comme pour boucler la boucle c’est à nouveau Din Benoit et moi qui empruntons la route des Cabrits, et défions la colline en quête de tout ce que nous trouverons de juteux et sucre à fourrer dans nos sacs à dos. Cette fois ce n’est plus le soleil qui nous brule la tête, mais la lune quasiment pleine qui nous montre les fruits dans les arbres… De retour sur la plage c’est l’heure de la mise à l’eau. Din a voulu faire ça au clair de lune, discrètement juste entre nous. Le moment est émouvant, nous mettons le hors bord de notre annexe à l’arrière du bateau qui a tout juste fini de sécher et lançons la bête dans la baie. Apres un dernier « Bush Tea » partage autour du feu, il est trois heures du matin quand nous glissons vers Callisto. Quatre petites heures de sommeil avant de décoller vers la Guadeloupe ou nous devons déposer Simon qui reprend un avion vers l’Europe.


Une partie des kilos de fruits que nous embarquons a bord

Cette fois il ne manque plus que la peinture...


Nous avons pris une belle leçon de vie auprès des gens formidables que nous avons rencontrés ici… De quoi nous amener à réfléchir sur notre mode de vie, à remettre de l’ordre dans nos priorités, et nous donner envie de profiter à fond des mois de liberté qu’il nous reste à vivre à bord de Callisto !
Nous mettons désormais cap sur Haïti, et prévoyons uniquement quelques étapes rapides sur la route. Notre ami Gonzague a récemment eu quelques soucis et nous avons proposé de récupérer un chargement de vêtements qu’il devait emmener à un orphelinat la bas... La Dominique est déjà loin derrière nous, environ 240 milles nautiques au Sud Est. Nous sommes arrivés il y a deux jours à St Croix, Iles vierges Américaines. 

A bientôt pour d’autres nouvelles du bord !