Au bout de
quelques temps au marin, il semble se produire toujours la même chose : on
commence à péter un plomb ! Ca nous était arrivé l’année dernière alors
qu’on préparait Callisto pour la saison des cyclones, et ca nous est arrivé à
notre retour cette année alors que nous attendions patiemment que nos voiles
rentrent de la voilerie. Ahh le marin, une escale technique très utile, mais un
lieu qui a tendance à vous faire oublier les rêves de voyage à mesure que vous vous empêtrez dans le quotidien de ce mouillage gigantesque… ce n’est pas ce que les marins
en voyage ont engendré de mieux… Des qu'on croise des copains de mouillage les mêmes
mots ressortent « Le Marin, on voudrait tous l’éviter mais on fini tous
par s’y retrouver tôt ou tard, sans vraiment savoir pourquoi… » Il faut
dire qu’on trouve de tout ici, une voilerie, plusieurs "chandleries",
des supermarchés, un café internet, des boites aux lettres à la marina, des
copains de passages… Et d’ailleurs c’est bien eux qui nous ont aide à passer un moment ici, les copains ! On a
retrouve Raph, en solo sur son arpège : ses dessins, sa musique, ses recettes
de pain indien… cette année il est en train de monter une batterie dans la
cabine avant de son petit bateau, pour accompagner ses morceaux de guitare. Il
nous rappel tout ce qu’on peut faire dans la vie quand on prend le temps de se
consacrer à ce qu’on a vraiment envie de faire. On retrouve aussi Gonzague et
Carole, encore en train de penser à changer de bateau, Gonzague prend le temps
de filer un bon coup de main à Benoit pour réparer notre moteur d’annexe qui
fait toujours des siennes, merci !
Le jour de Noel
nous retrouvons finalement Jean Marc et Mama. Longues soirées à se raconter ces
derniers mois, à débattre ardument de tout un tas de sujets qui comptent, et
bien sur à parler bateau… le leur est à vendre… Nous partons en mission kite
surf avec Jean Marc. Depuis Sainte Anne, juste à cote du Marin, on peut
facilement se rendre à Cap Chevalier, là ou nous avions pris des cours l’an
dernier. Gros progrès pour Jean Marc et pour moi, le spot est vraiment top pour
les débutants il faut en profiter. Un jour on tente une session kite depuis
Thorsson, le bateau de JM et Mama. Pas besoin de plage, même quand on se sait pas remonter au vent on
peu se permettre de perdre du terrain sans s’en faire, le voilier suit le kite
surfer et vient le récupérer au moment venu, le pied ! Bien sur une des
lignes se prend dans le moteur de notre annexe au moment de récupérer Jean Marc
et c’est la fin de la session… A mon avis dans le niveau blanc du brevet de kite surfer il devrait y avoir un truc du genre "reste patient quand les lignes se retrouvent en gros tas de noeuds impossible a demeler". Un truc à refaire sans fautes en tout cas (sans le gros tas de noeuds...) !!
Jean-Marc et Mama sur leur superbe 38 pieds, Thorsson |
Préparation du kite a l’arrière de Thorsson |
Finalement,
quelques jours après un nouvel an passé assez inaperçu, nous récupérons nos
deux voiles et décidons que nous n’avons plus de raisons de rester au Marin. Nous
levons l’ancre pour la première fois depuis de long mois, et il nous
démange d’aller retrouver Raph à Carriacou dans les Grenadine. Mais réflexion
faite nous ne pouvons pas aller trop loin, on annonce un bon coup de vent et
nous devons récupérer Vincent, le frère de Benoit, en Martinique le 9 Janvier.
Ce sera donc direction Sainte Lucie, juste au Sud de la Martinique. Nous avions
fait l’impasse sur l’ile l’année dernière. Nous sommes super excites de
naviguer à nouveau, et péchons un petit barracuda à notre première tentative
(conseil de Jean Marc, toujours mettre deux lignes en même temps !). Comme
on l’avait imaginé, Sainte Lucie croule un peu sous le tourisme de masse, et ca
se ressent jusque dans les rapports avec les locaux dans les mouillages, on se
sent pris pour des portefeuilles sur pates et avons du mal à échanger le
moindre mot sans que cela tourne en une occasion de nous facturer un
« service » imaginaire… On n’est pas hyper fan de l’ambiance mais essayons de
profiter du cadre sublime d’un mouillage aux pieds des pitons. Premiers bains de
l’année dans une eau vraiment très claire…
Trois mino de Soufriere venus grappiller ce qu'ils peuvent auprès des plaisanciers, ils sont repartis avec une de nos casquette. |
Les fameux piton de Sainte Lucie |
Le 6 Janvier le
coup de vent annoncé arrive, et nous voila coincés dans le mouillage le plus au
Nord de Sainte Lucie, Rodney Baie, un vrai petit Disney Land pour touristes.
Heureusement, le petit bar du pseudo parc naturel de Pigeon Island est plutôt sympa,
on aura même droit à un concert de jazz inattendu. Certains musiciens semblent
assez connus, peut être sont ils dans le coin à l’occasion du festival de Jazz
de Bequia ? Nous n’y connaissons pas grand-chose mais apprécions la
musique et l’atmosphère!!
Le 10 Janvier le vent semble s’être calmé un peu, Vince nous attend déjà en Martinique depuis la veille et nous décidons de nous lancer dans le canal qui sépare les deux iles. Vingt petits milles à parcourir, en temps normal ça nous prendrait 4 à 5 heures à peine. Mais quand il s’agit de remonter les Antilles du Sud vers le Nord rien n’est jamais si simple... Il faut naviguer quasiment face au vent, et aujourd'hui ce sera avec des creux de trois a quatre mètres et 25 nœuds de vent établis. Le vent forcit pas mal dans les grains, nous obligeant à garder deux ris dans la grand voile, on se retrouve un peu sous toilés le reste du temps et devons régler les voiles en permanence pour garder la puissance nécessaire pour passer les vagues. Exactement ce à quoi on s’attendait, on se fait bien rincer mais il fait chaud, et on est content. De quoi confirmer que Callisto a la patate, et que nous sommes plus que jamais prés à avaler des milles ensemble ! Juste sous notre vent, un petit groupe de globicéphales croise notre route (petites baleines au nez arrondi), quelques instant plus tard ils ont disparu mais nous découvrons un banc de dauphins au ventre tout rose juste de l'autre cote de Callisto, un petit moment de bonheur offert par dame nature...
Nous prenons un peu de repos des qu'on commence à être protégé par la Martinique, moins de houle, moins de vent. Nous gagnons 30 dégrée de cap en quelques heures, et commençons à reprendre espoir d’arriver au Marin plutôt que de devoir remonter jusqu’à Fort de France.
Le lendemain de son arrivée, Vince a rendez-vous à Cap chevalier pour un cours de kite. Alain, le prof de Kite, est devenu un ami depuis l’an dernier et après quelques Rhum sur la plage nous finissons par aller diner chez lui le soir même. Le cadre est magnifique, Alain et sa compagne nous servent du marlin fraîchement pêché avec une sauce noix de coco. Les fruits de la passions sont près à être cueillis dans leur jardin, on repart avec quelques provisions...
La plage de Cap Chevalier |
Bientot a l'eau ! |
Dejeuner au p'tit resto "Le Cocotier", produits et recettes locales, bonne humeur assuree |
Nous
louons une voiture pour faire découvrir à Vince le Nord de la Martinique.
Direction l’anse couleuvre. On avait eu la chance de s’y mouiller avec Callisto
par une journée particulièrement calme l’an dernier ; cette année la houle
de Nord est en place et le mouillage tranquille s’est transformé en rendez-vous
des surfers ! Le cadre est sublime, nous posons deux hamac sous les
cocotiers et passons une nuit aux sons de la foret tropicale, pas toujours très rassurante mais vraiment fascinante…
Merci a Clémentine et Mama pour les deux hamac, au top ! |
Rigolo mais pas tres efficasse pour recuperer des noix de coco, on a fini par les ramsser par terre, comme tout le monde... |
Au réveil nous
chaussons nos chaussures de marche et partons faire un petit tour dans la foret
tropicale, la ballade mène à une petite cascade. Nous sommes à la fin de la
saison des pluies, on croise beaucoup plus de fleurs que nous n’en avions vues
l’an dernier…
Callisto seul au monde l'annee derniere devant l'anse couleuvre |
Benoit et moi
commençons à avoir des fourmis dans les pieds à force d’être en Martinique,
Vince se laisse volontiers guider, c’est décidé nous mettons cap sur la
Dominique pour la suite de son séjour avec nous ! Une ile qui nous fait rêver
depuis le début de notre périple…
DOMINICA
En arrivant au
mouillage devant Roseau après une courte nav. de nuit depuis le sud de la
Martinique, nous pensions y passer une journée et une nuit. Le temps de faire
les formalités d’entrée dans le pays auprès des douanes et de flâner dans les
rues de la capitale avant de caboter vers le Nord de l’ile. Et puis finalement…
il y a eu l’accueil de Pancho sur sa chaloupe colorée, venu nous proposer une bouée
de mouillage. Pancho nous a d’abord souhaité la bienvenue, nous a demandé si la
nav. s’était bien passée, il a rigolé, il nous a indiqué un endroit où laisser
notre annexe, il nous a dit que si on n’avait pas de sous sur nous on pouvait
payer la bouée avec une bouteille de rhum, et que de toute façon on verra ca
plus tard… le changement est radical par rapport aux autres iles ! Il y a
eu cette eau si claire qu’on voit tous les détails du fond malgré les 20 mètres
de profondeurs sous le bateau… il y a eu ces petites maisons au bord de l’eau,
faites de trois fois rien mais ou les gens du coin semblent vivre tellement paisiblement…
Il y a eu les rues de cette capitale remplies de musique et de couleurs, ces
sourires et ces « Good morning, how is it going ?» à chaque personne croisée
entre le mouillage et le centre ville… Finalement nous sommes reste amarrés à la bouée
de Pancho pendant 6 jours, et n’avions pas vraiment envie d’en partir.
Devant le mouillage |
Le centre ville de Roseau |
Poncho nous a proposé
une rando guidée, il parait que la Dominique offre les plus belles randonnées
des Antilles, ca fait des mois qu’on y pense alors malgré le prix assez élevé on
se lâche et acceptons l’offre. Rendez-vous est pris avec d’autres « yacht
people » à 9 heures le lendemain matin, sur le petit ponton ou nous
laisserons notre annexe. 40 minutes de trajet dans un taxico conduit par le
guide, ca monte et descend fort, première vitesse obligatoire, ca tourne dans
tous les sens. L’intérieur de l’ile est une succession de volcans endormis
recouverts de la végétation la plus luxuriante qu’on aie jamais vue. Le guide
nous indique ca et là des cascades qui semblent débouler de nulle part dans le
loin. De temps en temps le taxico s’arrête et le guide remonte avec une touffe
d’herbe qui embaume le citron, un morceau d’écorce de cannelle, un bouquet de
feuilles de sauges, il nous indique des plantations de café et nome les différents
arbres fruitiers. On atteint la cote
atlantique, ca continue de monter.
Victoria falls, nous allons remonter une des
nombreuses rivières de l’ile jusqu’à une cascade (on raconte qu’il y aurait 365 rivières en Dominique, une pour chaque jour de l’année… comme d'habitude je crois tout ce qu'on me dit sans sourciler, mais Benoit précise qu'il y
en aurait en fait 200). Finalement la rando est plutôt courte, pas vraiment de
quoi faire travailler les gambettes… mais ça valait quand même le détour !
A cinq reprises nous traversons la rivière. De l’eau jusqu’en haut des cuisses,
en cherchant du bout du pied les pierres sur lesquelles marcher. On abandonne
vite l’idée de garder son short sec, et on avance pieds nus, les chaussures de
marches attachées autour du cou. Petit à petit les rochers à enjamber
deviennent des rochers à grimper et les mains se tendent pour s’entraider dans
les passages difficiles. Bien sur les frangins Quemener n’ont aucun mal à se
hisser de rocher en rocher, mais d’autres dans notre groupe n’ont plus 30 ans
et garderons surement en mémoire une matinée un peu sportive. La foret
tropicale est impressionnante, la rivière chargée de souffre coule blanche dans
un vacarme qui vient se meler aux bruits de la foret. A l’arrivée nous nous jetons
avec bonheur dans le grand bassin de la cascade.
A l’arrivée de la
ballade, l’oncle de Pancho tient un petit resto rasta. Dans le
« Rastaurant » tout provient des arbres et du petit potager qui
entourent la cabane : depuis les plantains, patates douces, fruit à pain
et lait de coco du plat unique, jusqu’aux calebasses dans lesquelles cette
soupe rasta nous est servie. La soupe est cuite sur un feu de bois, l’eau de la
cascade est pompée par un système de bélier, la seule trace d’équipement électrique
est un ordinateur portable relié à des enceintes, parce que la bande de rasta
qui évoluent autour de ce lieu ne pourrait quand même pas se passer de
reggae !! L’après midi notre guide nous emmène dans les hauteurs de Roseau
nous baigner dans des eaux de sources chaudes. Dans ce parc naturel, on a installé
des baignoires percées dans les lesquelles l’eau chaude coule en continue. Un vrai
bain, qui reste chaud à l’ infini… quel délice !
D’après ce que
nous avons pu en voir lors de notre passage trop rapide, l’économie touristique
locale se base sur ce tourisme vert, qui met en avant la connaissance que les
gens du coin ont de leur île de ses plantes et de ses rivières. Une bonne
partie de la Dominique est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le
gouvernement gère plusieurs parcs naturels qui sont entretenus et balisés grâce
aux recettes des tickets d’entrée et à des subventions internationales. Apres
ce que nous avons pu voir sur d‘autres îles voisines, nous sommes conscients que la préservation de cette nature
et cette simplicité dans les rapports avec les habitants ne tient qu’à un fil.
Petit clin d'oeil à Seb, Benoit a essaye de faire comme toi mais en beaucoup moins classe... |
Le lendemain nous
partons tous les trois à la recherche d’un bus public pour nous amener à proximité
d’un autre départ de rando. Nous sommes contents de soutenir l’économie locale
en faisant appel a un guide, mais on se dit aussi qu’il doit bien y avoir moyen
d’aller se balader sans devoir débourser des fortunes ! Ce jour la c’est
« jour de paquebot », plusieurs fois par semaines d’énormes paquebots
de croisières viennent déverser leur milliers de passager, qui ont quelques
heures pour « découvrir » l’ile. Nous arrivons en ville au moment du débarquement,
et sommes étourdis du changement d’ambiance. Le centre ville s’est
métamorphosé : des vendeurs de souvenirs sortent de chaque recoin, un
périmètre est délimité par des barrières tout autour du ponton d’où débarquent
les passagers. Plusieurs douzaines de chauffeurs/guides homologués s’entassent
derrière les barrières et interpellent les touristes. Bien évidement nous sommes
incorporés à ce cirque et interpelés toutes les deux minutes. On tourne en
ville pendant un petit moment, le flot de passagers débarquant du paquebot ne
faiblit pas, une véritable marée humaine qui ensevelis la ville et transforme
tous les rapports humains en un schéma simple : si tu es blanc c’est que tu
as de l’argent et que tu veux voir des cascades rapidement et sans te fatiguer,
je vais te donner tout ce que tu veux en échange de tes dollars. Par curiosité
on demande un prix à un des chauffeurs pour nous déposer à Laudat, 150 dollars
! Une petite fortune, tout ca pour 15 minutes de bus !! Le mec essaye même
de nous convaincre que nous n’avons pas d’autre solution, qu’il est déjà tard
pour partir en rando, ca nous prendrait trop longtemps de nous y rendre par nos
propre moyens, ca ne serait pas facile… Nous finissons par trouver l’endroit ou
les locaux attendent le bus public, et sautons dans un taxico quelques minutes
plus tard. Pour 10 dollars par personnes, le chauffeur fait un détour pour nous
déposer devant le départ de la rando, et propose de passer nous prendre au même
endroit en fin d’après midi pour nous ramener en ville…
Le troisième jours, nous nous joignons à des voisins de mouillages pour une autre rando guidée. Bambou nous emmène au boiling lake, 6 heures de rando qui mêle foret tropicale et paysages complètement inattendus. La rando nous emmène vers le cratère d’un volcan dans lequel se jettent plusieurs cours d’eau chauffés par le souffre jusqu’à former un lac en ébullition constante. Sur la route nous nous baignons dans des sortes de baignoires naturelles ou l’eau est juste assez chaude pour être agréable, plus on avance plus l’eau est chaude, au point qu’en traversant les derniers cours d’eau on fait bien attention à ne pas glisser un pied dans l’eau : l’eau boue littéralement.
Le troisième jours, nous nous joignons à des voisins de mouillages pour une autre rando guidée. Bambou nous emmène au boiling lake, 6 heures de rando qui mêle foret tropicale et paysages complètement inattendus. La rando nous emmène vers le cratère d’un volcan dans lequel se jettent plusieurs cours d’eau chauffés par le souffre jusqu’à former un lac en ébullition constante. Sur la route nous nous baignons dans des sortes de baignoires naturelles ou l’eau est juste assez chaude pour être agréable, plus on avance plus l’eau est chaude, au point qu’en traversant les derniers cours d’eau on fait bien attention à ne pas glisser un pied dans l’eau : l’eau boue littéralement.
On appercoit au loin la fumée du lac |
De l'eau bouillante s’échappe d'entre deux caillou sur le chemin |
Une des baignoires naturelle dans laquelles nous prenons un bain chaud en plein milieu de la rando |
La vallée de la désolation, soudain plus rien a voir avec la foret tropicale... |
Le jour suivant
est un samedi, jour de marché à Roseau. On décide d’aller faire le plein de
produits frais avant de mettre finalement cap au nord de la Dominique. Sur le chemin
nous croisons Bambou, notre guide du « boiling lake », il commence par
se moquer de nous pour aller au marché si tard, apparemment tous les fruits les
plus frais seront déjà partis. Il est à peine 8 heures du matin et on commence à
se demander à quelle heures les gens se lèvent ici… D’après Bambou on a vraiment
mal choisi notre jour pour quitter Roseau : d’une on n’a pas encore eu
l’occasion de boire un coup avec lui (il a du oublier le Rhum punch dégusté
dans un petit bar sur le bord de la route en rentrant de rando, tout le monde a
eu le droit à un petit verre, y compris le chauffeur), et de deux cet après-midi
va avoir lieu la cérémonie d’ouverture du Carnaval ! Un carnaval en plein
mois de Janvier, ca aussi ca nous parait un peu précoce mais on le croit sur
parole… et décidons de rester encore un peu à Roseau !
Le marché est
superbe, les étales sont tout ce qu’il y a de plus simple mais les fruits et légumes
sont magnifiques, et les vendeuses prennent le temps de nous expliquer comment préparer
tel ou tel fruit inconnu. Comment se fait t'il qu’en Martinique on ne trouve
que des tomates vertes à tendances oranges et sans gout alors qu’ici le marché
regorge de tomates bien rouges et délicieuses ? Même chose pour les
bananes… Il semblerait que la quasi totalité des plantations de bananes martiniquaises
sont de grosses exploitations subventionnées et dédiées à l’export, au point
qu’il ne reste presque plus de petites plantations ou on laisserait les fruits murir
avant de les vendre aux gens du coin sur les marches… cherchez l’erreur…
Aujourd’hui pas
de livraison de touristes par paquebot, Roseau est tout à ses habitants et aux
rares touristes chanceux dont nous faisons partie. Les chars du carnaval
commencent à arpenter la ville en début d’après midi. Les rues se remplissent
d’une foule de plus en plus opaque à mesure que les heures avancent. Toute la
jeunesse de Dominique semble s’être donné rendez-vous autour des enceintes des
deux camions de queue qui vibrent au rythme d’une sorte de ragga. La poignée de
musiciens qui font bouger la foule semblent être des stars nationales. Le genre
de moments complètement inattendus comme on les aime !! On arrose ca de
quelques rhum histoire de se mettre dans l’ambiance et suivons le cortège qui remonte
la rue principale et commence à sortir de la ville. Au bout d’un moment les
chars ont disparus et seuls restent les deux camions de queue ; nous
arrivons à l’entrée d’un stade transformé en lieu de festival. On commence
à avoir bu un ou deux rhum de trop, mais n’avons aucune envie d’en rester
la ! Mine de rien on se retrouve à acheter des tickets, bracelet en papier
autour du poignet on s’enfonce dans la foule à l’intérieur du stade. La soirée
commence par une cérémonie d’ouverture de la saison du carnaval avec défilé des
aspirantes au titre de miss Dominique, discours du ministre de la culture et
tout le tralala. S’en suit un gros concert de raga en plein air. On renonce à
imiter les déhanchements suggestifs des jeunes autour de nous mais passons quand
même une soirée au top. Nous avons la sensation de partager un moment cool avec
cette foule souriante, complètement fondus dans la masse malgré le fait que
nous sommes probablement les seuls personnes blanches de peaux aux alentours…
Nous devons
redescendre vers la Martinique à temps pour que Vince attrape son avion à Fort
de France. On l’aurait bien garde avec nous Vince, ces deux semaines sont passées
a vitesse grand V et il s’est fondu dans le petit espace de vie qu’offre
Callisto comme si de rien était !
Dernier mouillage
martiniquais pour Vince, qui aura enfin croise une ou deux tortues avant de
retrouver le froid de l’hiver !
Le compte à
rebours a commencé pour atteindre le Canada au printemps, mais nous avons quand
même décidé de retourner en Dominique avant de poursuivre notre chemin. Nous
nous sommes rarement senti aussi bien accueillis lors de nos escales et avons
envie de voir plus de ce pays qui nous a laisses complètement sous le charme...
Nous espérons pouvoir passer un moment plus au Nord de l’ile.
Tante De voyage avec vous, et vous envie énormément ! cela lui rappelle ses aventures en arrivant en Indochine il y a près de 65 ans ... gros bisous à vous 2 à vous 2
RépondreSupprimerAhh c'est top de vous imaginer toutes les deux ! Une grosse bise a tante De de note part, ça fait plaisir de savoir qu'elle peut nous suivre a travers ton ordinateur !
RépondreSupprimerOlala mais quel post! Voilà un dimanche matin sous la grisaille et la pluie parisienne qui commence bien. Vous nous avez fait rêver.
RépondreSupprimerFinalement,la visite du First 35 n'était pas concluante (le proprio n'a pas voulu démarrer le moteur parce qu'il faisait trop froid)! Donc la recherche de voilier se poursuit. Nous avons hier après-midi fait une visite d'un Océanis 35 à Deauville. On vous tient au courant.
Grosse bise de nous trois (et oui Pétole aussi!!)
Magnifique. J'adore vos récits!
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