vendredi 24 mai 2013

Une escale à Haiti


Voilà un message qui aura longtemps attendu d'être publié sur ce blog...
Il relate les semaines qui ont suivies notre départ de Domonica, et surtout notre passage à Haiti.
Je n'ai pas eu l'occasion de le mettre en ligne immédiatement car nous avons enchainé sur un mois inoubliable à Cuba, où internet ne s'est pas encore immiscé.
Et puis, en jetant l'ancre aux Bahamas, nous nous apprêtions à reprendre contact avec le monde de la toile quand nous avons reçu un message intitulé "triste nouvelle", un message nous apprenant le décès brutal de mon papa...
J'aurais tant à dire sur lui, tant à dire à tous ceux qui nous ont soutenu durant les quatre semaines qui viennent de s'écouler, et qui je le sais continuerons de nous tenir la main tant que nous en aurons besoin... Mais ce n'est pas l'endroit, alors je laisse place à mon récit Haitien. Pour qu'il nous change un peu les idéés, qu'il nous rappel quelle aventure formidable nous avons vécu à bord de Callisto, une aventure que nous souhaitons poursuivre jusqu'au bout, jusqu'au Quebec, même si nous avons pris un peu de retard...

La plupart des photos sont restées à bord de Callisto mais j'en rajouterai à mon récit dès que possible !


Le 26 février nous quittons les Saintes et ses ruelles remplies de petites boutiques colorées, ses terrasses de café en bord de mer, sa quincaillerie et son épicerie fine. Les saintes sont un petit groupement d’iles qui font partie de la Guadeloupe, qui ressemble à s’y méprendre à un petit bout de France perdu au milieu de l’océan.  Va savoir comment autant de boutiques de maillots de bain et jupes en tissus traditionnels peuvent survivre dans un si petit périmètre, ca rappel un peu Cowes et ses boutiques de vêtements de mer haut de gamme tous les 15 mètres… Ambiance de station balnéaire donc, ca change de la Dominique ! Une fois Simon débarqué dans le village d’où il prendra un ferry vers la Guadeloupe, nous profitons d’une bonne connexion internet pour régler tout un tas de choses et décidons de tracer immédiatement vers le Nord. La route est longue devant nous et nous préférons passer notre chemin ici pour pouvoir passer plus de temps ailleurs...

Au nord de la Guadeloupe, la chaine d’iles qui forme les petites Antilles est encore longue. Nous faisons volontier l’impasse sur St Martin, St Barth et Antigua. Ces iles accueillent plutôt super yacht et touristes fortunés que petit voilier de voyage. Elles sont très bien équipées pour qui veut réparer ou se procurer du matériel spécialisé, mais ce n’est pas notre cas, et c’est tant mieux !

Plus à l’Ouest il y a Montserrat qui n’en fini plus de cracher de la cendre depuis une éruption volcanique qui a ravagé l’ile, Nevis dont on nous a dit du bien, St Eustache, Saba. Des iles moins construites semble t’il, plus tranquilles. On aurait aimé s’y arrêter un peu… mais décidons une fois de plus de passer notre chemin.
Ensuite la chaine des Antilles prend un grand virage vers l’Ouest. Les iles vierges Britanniques et Américaines marquent la transition des petites Antilles vers les grandes Antilles. A partir de là s’alignent les gigantesques iles de Porto Rico (Américaine), Hispaniola (qui est séparée en deux : République Dominicaine à l’Est, Haïti à l’Ouest), et Cuba. C’est dans cette direction que nous allons, avec le mois d’escales possibles. Nous avons un chargement de vêtements à livrer à Haïti, et espérons pouvoir prendre notre temps à Cuba.




La première escale sera donc St Croix, iles vierges américaines. Une navigation de deux jours, au portant, ca faisait longtemps !  Nous avons droit à un contrôle de routine depuis un avion qui nous survole à très basse altitude : immatriculation du bateau, dernière escale, prochaine escale, port d’attache, nom du capitaine, date et lieux de naissance… Pourquoi pas le groupe sanguin pendant qu’on y est ! Enfin il faut qu’on s’y habitue,  nous sommes en train de sortir définitivement des petites Antilles, ou tout était fait pour simplifier la vie des voiliers, pour rentrer dans un nouvel univers. Dans les semaines qui viennent, il va falloir prendre notre mal en patience avec les contrôles des douanes, des services vétérinaires, et de l’immigration, économiser l’eau potable et les provisions de nourriture… 

Nous retrouvons le rythme de la vie en navigation, les quarts de nuit qui débordent sur la journée, les heures solitaires sur le pont avec uniquement du bleu à perte de vue… Nous approchons de Ste Croix,  la carte montre un chenal d’entrée étroit, qui slalome entre les récifs à fleur d’eau et les ilots éparpillés un peu partout. Mieux vaut attendre que le jour se lève avant de nous lancer dans le chenal... Nous étions venus à Ste Croix pour faire du kite dans le lagon qui borde le nord de l’ile, la sœur de Simon et son compagnon y ont une école de kite. Mais il n’y a pas un pet de vent et on renonce au kite pour passer à la place trois jours à bricoler sur Callisto.

De Sainte croix nous mettons cap sur La République Dominicaine, qui occupe les deux tiers Est de l’ile Hispaniola. 300 miles nautiques à parcourir, toujours au portant. La météo prévoit très peu de vent et elle ne se trompe pas… Nous voyons passer Puerto Rico au loin, il fait chaud dans Callisto, les jours en mer se succèdent naturellement. Nous aimerions pousser jusqu’à Haïti sans escale en République Dominicaine, mais le vent ne se lève pas et nous n’avons ni l’envie ni assez de Gasoil pour faire face à une éventuelle grosse pétole.

Ici les officiels ont la réputation de facturer de manière assez arbitraire, on ne sait jamais pourquoi on paye ni  combien va directement dans leur poche…. Nous choisissons une marina toute proche de Saint Domingue, Boca Chica, en espérant que faire son entrée dans une marina et pas dans un mouillage limite le risque de se faire arnaquer. Résultat des courses on se fait arnaquer en beauté !! Obligés de payer 160 dollars américain, quasiment le double du tarif «officiel » déjà assez élevé. Après ça il ne nous reste ni l’envie ni le budget pour  visiter l’intérieur du pays... Pour leur défense, les officiels qui se sont succédés à bord de Callisto ont été sympathiques et ont fouillé le bateau suffisamment superficiellement pour qu’on n’ai pas à passer des heures à ranger après leur passage…

Tant qu’a y être on profite des rares avantages que procure la proximité d’une marine. On achète 80 litres d’eau potable en gros bidons en prévision d’Haïti et Cuba ou on ne pourra pas remplir nos cuves, et comme nous payons une bouée de mouillage, on nous donne une clef des douches : grand bonheur, une véritable douche avec de l’eau douce qui coule au dessus de la tête des qu’on ouvre le robinet… ca ne nous était pas arrivé depuis Paris, au mois de Décembre ! Bon il n’y a pas d’eau chaude, mais on ne va pas faire nos difficiles… Je crois que c’est à peu près le fait le plus marquant de notre escale en République Dominicaine, deux jours plus tard on décolle cette fois direction Haïti, en décidant de ne plus nous arrêter en route.




Les deux nuits en mer vers Haïti ont été sans lune, d’un noir presque opaque. Nous avons eu beaucoup de vent pendant les premières vingt quatre heures. Un ris dans la grand voile, puis deux, et nous l’avons finalement complètement affalée pour naviguer sous génois seul, dans une mer en désordre. La pointe Sud de l’ile d’Hispaniola s’avance loin dans la mer des Caraïbes, nous passons au large de l’Isla Beata, et de la frontière qui sépare l’ile d’Hispaniola en République Dominicaine à l’Est et Haïti à l’Ouest. Empannages à répétition, on roule le génois pour faire changer le tangon de coté, on prend et enlève les ris au gré des caprices du vent. Passé la pointe nous sommes protégés, le vent tombe et nous nous enfonçons doucement dans une pétole tranquille, la fin du trajet se fait à tout petits pas.

Nous approchons de l’ile à vache en fin d’après midi le jour suivant. 16 km de long, 8km de large, cette petite ile est située à la pointe Sud Ouest d’Haïti. La cote est d’une beauté incroyable, les petites collines se jettent dans l’eau, et les grandes plages de sable blanc semblent encore sauvages, on aperçoit tout juste quelques petites constructions colorées éparpillées ca et là sous les cocotiers… Une multitude de bateaux de pêche traditionnels naviguent à la voile. On aperçoit en face la cote d’Haïti, montagneuse, sèche.



 Nous sommes accueillis par une nuée de gamins et de jeunes hommes en pirogues. Ils s’accrochent au liston de Callisto et se laissent déhaler avec nous vers l’intérieur du mouillage, nous proposant déjà mille services dans un joyeux désordre. Le village de pécheur de Caicok vit au rythme du passage des voiliers de voyage, la petite baie très protégée et le cadre complètement féerique attirent depuis longtemps un petit nombre de plaisanciers en route vers Cuba ou ceux qui en reviennent. Loin du chaos qui semble encore régner à Port aux Princes après le terrible tremblement de terre, l’ile à vache est un monde à part. Et nous avons eu le privilège d’en découvrir quelques bribes durant les dix jours qui viennent de s’écouler.





Aussitôt arrivés, les gamins nous apprennent que le lendemain sera jour de marché au village de madame Bernard. Comme tous les lundis et jeudi, les gens se pressent de toute l’ile à vache pour aller s’y avitailler. C’est aussi là bas que se trouve l’orphelinat auquel nous devons livrer les vêtements confiés par Gonzague. Occupation toute trouvée pour le lendemain donc !
Malgré le soleil qui nous écrase, le trajet vers le marché est un vrai moment de bonheur. Pendant une bonne heure et demie nous suivons le chemin de terre principale, trouvant la route à suivre en repérant les mules qui rentrent déjà chargées de marchandises. On croise des gamins en uniforme de retour de l’école, «Bonjour,  t’as pas besoin d’un guide ? » et des femmes qui marchent seules ou en groupe avec bassines sur la tête et sacs de provisions. Les campagnes que nous traversons sont baignées dans l’agitation des jours de marché ; nos bonjours sont accueillis avec de grands sourires et quelques mots en français hésitants au milieu du créole locale. Les petites maisons sont souvent tordues ou penchées, traces du passage du tremblement de terre et des nombreux cyclones qui balaient l’ile au fil des ans. SANDY a fait des ravages ici l’été dernier… Malgré la pauvreté criante, les façades sont souvent peintes de couleur vives, on entend parfois de la musique sortir des ouvertures sans portes ni fenêtres. Un opeu partout cochons, chèvres et mules vivent leur vie du bout de leur corde, attachés à un arbre ou un piquet.


Une salle de classe vide, c'est les vacances !



Le village de madame Bernard s’étire au bord de la plage, le marché est approvisionné par des dizaines de bateaux à voiles venues de la ville des Cayes, juste en face sur le « continent » Haïtien. On arrive trop tard pour réellement admirer le spectacle, mais on voit repartir les voiliers, voiles en ciseaux, la plupart chargés à ras bord de passagers et de leurs courses. Il n’y a ni routes ni voitures sur l’Ile à Vache, les bateaux à voile et les mules servent au transport entre les  villages et les petites communautés éparpillées le long de la cote.
Apres quelques cafouillages dans la foule du marché et un peu plus de marche en plein soleil, on fini par trouver l’orphelinat Saint Joseph, tenu par sœur Flora. Ce minuscule bout de femme canadienne a adopté son premier bébé Haïtien en 1981, depuis elle a crée cet orphelinat qui nourrit chaque jour des enfants qu’on lui envoi de tout Haïti, et abrite aussi le dispensaire qui soigne une grande partie de l’ile à vache. Nous passons un long moment à écouter sœur Flora nous parler de ses protégés de sa toute petite voix calme. Une vingtaine des enfants qui vivent ici sont polyhandicapés et demandent une attention constante. Sans jamais rien demander, en donnant l’impression que de toute façon elle continuera d’avancer quoi qu’il arrive, elle nous parle de la difficulté d’avoir accès à certains médicaments, du manque de pluie qui assèche les réserves en eau potable, du financement public américain qui va bientôt être coupé. Les enfants sautent autour de nous, nous prennent la main. Nous prenons une bonne claque dans la tête, un peu ébranlés par tout ce qui nous arrive en pleine figure.
Le premier bébé adopté par Sœur Flora a maintenant 30 ans, il est marié à une française avec qui ils ont monté une association qui soutient l’orphelinat. Antony nous ramène vers le village de Caicok en bateau pays et nous transférons à son bord notre chargement : une vingtaine de sacs de vétements et du lait en poudre.



Il n’y a pas de représentation officielle sur l’ile à vache, pour faire nos formalités d’immigration nous devons nous rendre à la ville des Cayes, à une petite heure de bateau de Caicok. La plupart des voiliers de passage ne remplissent pas ces formalités, mais nous décidons de nous y coller histoire de ne pas avoir à baratiner l’immigration cubaine qui nous demandera d’où nous arrivons… C’est ce que tout le monde fait mais meme avec l’experience qui rentre, on reste super mauvais en baratinage…

Nous embarquons à bord d’un bateau pays à moteur au milieu d’une vingtaine de personnes du village, quelques bébés, des sacs de pomme de terre, des bouteilles de gaz, beaucoup de bruit et certainement pas assez de gilets de sauvetages ! On fait pencher la chaloupe en se mettant tous du même coté pour aider les dernières dames à monter à bord. Les silhouettes des bateaux de pèches à la voile que nous croisons dans la baie sont magnifiques. Arrivé aux Cayes notre embaration s’arrête à une vingtaine de mètres du bord, pas assez de fond peut être ? Tout le monde débarque dans une autre chaloupe plus petite qui cette fois nous amène à deux ou trois mètres du bord. De là on peut soit enlever ses chaussures et marcher dans l’eau, soit grimper sur le dos d’un porteur qui nous dépose à terre. Tout le monde à l’air d’être complètement habitué à ce joyeux bordel, on suit le mouvement au milieu d’une énorme cacophonie en créole!
On comprend à peine débarqués à terre que nous n’aurions pas pu nous en sortir sans guide. Cette ville ne ressemble à rien de ce que nous connaissons. Un quadrillage de rues très larges, une circulation extrêmement dense et complètement anarchique, des deux roues partout, des coups de klaxon dans tous les sens. Les batiments semblent tous prêts à s’émietter, mais les façades sont extrêmement colorées, l’ameublement de certaines boutiques semble tout droit sorti  du début du siècle dernier. Tout autour de nous, les gens parlent un créole dont nous ne comprenons pas un mot. Le manque d’hygiène est criant, à chaque intersection les caniveaux débordant d’eau noirâtre créent de petits cours d’eau qu’il faut enjamber. Un peu par hasard nous nous retrouvons à sillonner la ville à trois sur une moto taxi. La conduite ici ferait frémir le plus aguerri des marseillais, mais notre conducteur maitrise parfaitement la situation. Il slalome entre les deux roues et les pick-up surmontés d’habitacles multicolores qui servent de transport collectif. On se détend assez rapidement en regardant autour de nous : des familles entières s’entassent sur des motos qui slaloment a pleine vitesse, finalement trois sur une moto ce n’est vraiment pas tant que ça !


De retour sur l’ile à vache, le sentiment de calme et de sérénité que nous avions ressenti en arrivant est décuplé par notre expérience des Cayes. Chaque jour nous arpentons le village, nous goutons à cette vie simple qui semble ne tenir qu’a un fil. La plupart des hommes sont des pécheurs, au filet, à la ligne ou en apnée. Les bateaux partent tôt le matin et rentrent en début d’après-midi ; en fin de journée tous les hommes s’affairent à réparer leurs filets ou à en tisser de nouveaux. Les vieux se regroupent souvent sous les arbres autour d’un unique poste radio qui diffuse de la musique. Plusieurs d’entre eux me demandent en mariage, en me glorifiant d’immenses sourires auxquels il manque deux ou trois dents. Fou rires garantis… Les plus jeunes jouent au domino, au foot. Quand la nuit tombe le village est plongé dans le noir, il n’y  a aucune électricité sur l’ile. Depuis le mouillage on entend alors les voix des hommes qui palabrent ans le noir, et parfois le son d’une guitare.

Tout ce qui ne vient pas des arbres ou de la mer doit venir de la ville des Cayes. Le transport en bateau est couteux et les ressources financières quasiment inexistantes sur l’ile, résultat ici on manque de tout en permanence. Pendant 8 mois de l’année, quand les bateaux de voyage s’arrêtent à l’ile à la vache, le village de Caicok respire un peu et quelques dollars entrent contre une coque nettoyée par les ados, une lessive faite par les mamans, un repas préparé par les cousines, une petite bière chaude au bar de Jean-Jean, une visite guidée au marche ou aux Cailles. Le gouffre entre notre aisance matérielle et le niveau de vie des locaux est immense, au point qu’on se demande si nous devrions vraiment être là. Beaucoup de questions sans réponses nous trottent dans la tête. Sommes nous en train, par notre simple présence, de transformer ce petit village de pêche en un mouillage comme nous en avons vu tant d’autres dans les Antilles, où toute l’énergie des locaux est mise au service des plaisanciers, au point de déséquilibrer complètement le lieu, les savoirs faire, les rapports humains ? Les plus jeunes enfants semblent aussi perdus que nous de ce décalage, certain bateaux leur donne des objets ou des sommes d’argent sans rapport avec le niveau de vie de leur famille, au point qu’ils s’attendent à recevoir quelque chose de valeur des qu’ils voient un homme blanc traverser le village « donne moi un cadeau ». On fait de notre mieux pour ne pas cautionner tout ca, et nous laissons porter par les sourires, la gentillesse et l’envie de communiquer des gens. En fouillant Callisto à la recherche de ce qui pourrait être vraiment utile aux gens du village, on trouve tout un tas de petits trésors que nous troquons contre quelques fruits, des galettes de kasava locale, une lessive, des sourires de gamins. Piles, stylo, ligne de pêche, masque et palmes de plongée, cordes pour attacher les chèvres et vielles voiles sont parmi les choses les plus recherchées, mais aucune ne détrône LE cadeau suprême : le ballon de foot !
Malgré nos refus de leur donner du boulot, les gamins reviennent chaque jours, nous faisant sortir sur le pont d’un  « Hello capitaine » qu’ils n’hésitent à répéter une vingtaine de fois si nous tardons à sortir. Les pirogues s’agrippent au bateau et les conversations se ressemblent souvent. A force de partager nos tartines au moment du petit déjeuner et de distribuer des verres d’eau  et quelques douceurs sucrées à longueur de journée, on fini par sympathiser avec certains d’entre eux qui insistent pour nous montrer leur maison ou nous emmener cueillir des noix de coco dans le village avec eux.


Les bateaux de pêche à la voile amarés le long du village

Benoit en mission noix de coco avec deux enfants du village

Benoit sympathise avec le charpentier de marine Ashlom, son travail est magnifique. Scie à main, machette, et hache pour seuls outils, il construit des bateaux de pêche pour tout le village. Ici pas de niveau à bulle ni de mètres, tout ça se fait à l’œil ; un ciseau à bois ou un rabeau représente un petit trésor. Benoit fait le tri de ses outils et distribue deux ciseaux à bois, une râpe pour le bois et une lime à métal pour aiguiser les outils. Les jours suivants Ashlom nous remercie en montant à bord de Callisto les bras remplis de cocoyers (nom donne aux noix de coco ici). 



Au bout d’une dizaine de jours il est temps pour nous de repartir, déjà… Nous quittons le mouillage à la voile. Callisto glisse doucement hors de la baie sous un soleil écrasant. Quelques gamins nous interpellent par nos prénoms et nous souhaitent bon voyage depuis leur pirogue, on entend les chants de la messe monter du village. Les lumières sont magnifiques, le moment est magique. L’ile à vache nous apparait plus que jamais comme une petite pépite perdue en paix au milieu de l’océan. Pour nous le voyage continue, pendant que tout autour de Callisto les hommes de Caicok plongent encore et encore sous la mer pour nourrir le village…


Une des plages déserte de l'île à vache, où l'on peut passer une après midi seul au monde...

En route vers Cuba !!




3 commentaires:

  1. Les quelques images mises font déjà rêver !
    Heureux que vous continuiez la route !

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  2. Mais quel bonheur de lire ce post, Katia tu es vraiment douée! Ravie de voir que l'aventure continue. Gros bisous à vous deux, on pense bien fort à vous.

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  3. Merci d'avoir partagé avec nous cette escale aussi.
    Je suis heureuse pour vous que vous repreniez la "route", avec toutes nos pensées, vues d'ici.

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